Église catholique et Franc-Maçonnerie Perspectives d'avenir

Après avoir écrit trois ouvrages relatifs à la Franc-Maçonnerie et à la position de celle-ci par rapport à la foi en Dieu *, M. Alec Mellor, membre de la Grande Loge Nationale Française, a publié un travail plus considérable sur /'Histoire de l'Anticléricalisme français ainsi qu'un Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie, dans lesquels il distingue très nettement une Franc-Maçonnerie explicitement anti-religieuse et une autre ayant pour fondement la foi en Dieu. Nous avons demandé à Fauteur de nous exposer brièvement la pointe de cette distinction.

Depuis une trentaine d'années, un fort courant s'est affirmé dans l'Église en faveur d'une révision des condamnations pontificales portées contre la Franc-Maçonnerie, et dont la dernière en date demeure l'encyclique Humanum genus (1884) de Léon XIII. A la veille d'une solution définitive du problème, laquelle n'est plus un secret pour personne, il n'est pas inutile de « faire le point », c'est -à-dire de rappeler quels furent les motifs de condamnation et sous quels aspects se présente désormais une situation que plusieurs facteurs historiques ont totalement modifiée.

Les condamnations pontificales

La Franc-Maçonnerie est née des corporations médiévales qui construisirent les cathédrales, et vécut jusqu'à la Réforme sous la protection de l'Église. Lorsque l'art gothique fit place à l'art Renaissance, cette ancienne Maçonnerie « opérative » s'éteignit sur le Continent mais non en Angleterre, terre des traditions. Pour en arrêter le déclin, on y admit toutefois des membres honoraires, souvent des mécènes, et l'institution changea de caractère, s'assignant désormais non plus l'édification de monuments en pierre mais ce temple allégorique qu'est l'homme lui- même. En 1717, quatre vieilles loges de Londres s'assemblèrent et fondèrent un organisme fédéral, la première « Grande Loge », qui fut dotée