INTRODUCTION
par M. Michel
Marc Michel enseigne à la Vacuité de Théologie catholique de Strasbourg et assure le secrétariat général du C.E.R.I.T.. Dans le prolongement de ses travaux de thèse consacrée à la théologie de P. Til- lich, il s'intéresse spécialement aux rapports entre la culture et la foi.
« La théologie et les théologies » : un singulier et un pluriel mis ensemble et voilà la question posée. A moins que, par l'ordre de la série, l'on devine la réponse supposée ou que, sous ce pluriel voyant le signal d'une unité perdue, l'on désespère d'y retrouver jamais un singulier révolu. Et pourtant qui, en parlant de la pluralité de la théologie, oserait prétendre énoncer là quelque phénomène nouveau ? La théologie, comme le montre sa déjà longue histoire, n'a cessé de connaître les courants les plus variés.
Dès la rédaction des documents bibliques, la foi chrétienne en effet a suscité des créations richement variées, empruntant aux cultures, aux philosophies, les éléments et les formes qui font de la théologie un paysage particulièrement mouvementé. La pensée des Apologistes, les « écoles » d'Antioche et d'Alexandrie, Paugustinisme et le thomisme, sans oublier les graves ruptures survenues entre l'Orient et l'Occident puis à l'intérieur de l'Occident lui-même, tous ces faits constituent, à n'en pas douter, des facteurs indéniables de differentiation. La théologie s'inspire nécessairement d'une confession de foi. A ces facteurs traditionnels sont venus s'ajouter des facteurs nouveaux qui paraissent tracer à l'intérieur de la théologie des frontières toutes aussi décisives.
Toute théologie, en effet, se signale par une référence institutionnelle, c'est-à-dire par une attitude déterminée à l'égard de l'institution
