Couverture fascicule

Natalie Depraz, Écrire en phénoménologue: «une autre époque de l'écriture»

[compte-rendu]

Année 2000 98-2 pp. 375-377
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Ouvrages divers

Natalie Depraz, Écrire en phénoménologue: «une autre époque de l'écriture». Un vol. 22 x 14,5 de 219 pp. Paris, Encre marine, 1999. Prix: 150 FF.

Le livre de Natalie Depraz prend pour «argument» le constat de la déperdition, favorisée en France par la réception de Heidegger, d'une exigence éthique de lisibilité, au profit d'une «rhétorisation» abusivement jargonnante faisant jour dans certains textes philosophiques contemporains. Outre qu'il appelle à une plus grande sobriété du genre philosophique, ce constat est aussi l'occasion d'une recherche sur le sens et le statut d'une écriture que l'on tiendra pour phénoménologique. D'où ce titre, écrire en phénoménologue, dont le sous-titre, «une autre époque de l'écriture», renvoie non seulement, en guise d'hommage, à une prose d'Yves Bonnefoy du même titre, mais entend aussi insister sur le sens à la fois historique et phénoménologique du terme époque. En effet, le problème scripturaire a un destin et une historicité bien particulière, dans la mesure où l'écriture en philosophie apparaît comme thème spécifique de la réflexion du philosophe à un moment déterminé, celui du développement de la philosophie du langage, que l'A. rattache par ailleurs à Humboldt. Au sens strictement phénoménologique, le terme «époque» vise la pratique de Y époque de l'écriture sans laquelle le phénomène scripturaire ne serait pas un objet de description.

Dans ces conditions, il n'est pas surprenant que le chapitre premier, faisant office d'introduction, pose les jalons d'une éthique de l'écriture dont l'objet est de mettre en évidence certains critères susceptibles de définir les règles du discours philosophique, à partir d'une réflexion critique sur ses propres procédures de discursivité. Parler d'écriture, c'est donc viser l'acte d'écrire.

Ce projet se précise tout au long de six autres chapitres dont la plupart ont déjà bénéficié, sous une forme ou sous une autre, d'une publication antérieure. Ainsi, visant à établir une véritable généalogie de l'écriture philosophique, le deuxième chapitre montre que la question du statut d'une possible écriture phénoménologique engage une double tradition, scientifique et poétique, qui s'illustre, pour la première, dans les pensées de Humboldt, Cassirer et Foucault et, pour la seconde, à travers les itinéraires de Nietzsche, Heidegger et Derrida. Tandis que les premiers développent une «pratique mesurée» de l'écriture, au sens où l'analyse du langage ne tient pas totalement compte de son propre poids d'expérience, les seconds considèrent volontiers l'acte d'écriture comme

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