Hostname: page-component-848d4c4894-hfldf Total loading time: 0 Render date: 2024-06-03T22:59:00.394Z Has data issue: false hasContentIssue false

Le Problème de la raison chez Berkeley1

Published online by Cambridge University Press:  01 September 1966

André Moreau
Affiliation:
Collège Saint-Ignace, Montréal

Extract

Ily a un problème de la raison dans la pensée berkeleyenne. Il n'a guère été débattu jusqu'ici.

Deux éléments importants peuvent être invoqués à ce sujet. D'une part, on a cru longtemps que Berkeley était un empiriste. Plusieurs le croient toujours. De nombreux penseurs anglophones soutiennent cette thèse. Or des études assez profondes ont permis de dégager certains aspects structuraux de la pensée de Berkeley.

Type
Articles
Copyright
Copyright © Canadian Philosophical Association 1966

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

2 Une lecture trop analytique des Commentaires philosophiques a probablement contribué à entretenir cette opinion chez les commentateurs. La croyance à l'empirisme de Berkeley est d'ailleurs inséparable de la croyance à son nominalisme (Hay, W. H., “Berkeley's Argument from Nominalism”, Revue Internationale de Philosophie, no 23–24, 1953.)Google Scholar; à son phénoménisme initial tel qu'entrevu par Hume et qu'on fonde en particulier dans une note des Commentaires: « L'esprit est une collection de perceptions. Supprimez les perceptions et vous supprimez l'esprit. Posez les perceptions et vous posez l'esprit» (CP, no 580), à son panpsychisme latent que défend spécialement un partisan de l'interprétation statique du système (Luce, A. A., The Dialectic of Immaterialism, Londres, 1963Google Scholar).

3 Leroy, A. L., George Berkeley, Paris, 1959Google Scholar. (Cette interprétation insiste sur l'orientation vers un centre bien défini de toute la pensée de Berkeley. Elle représente la thèse de l'intégralité.)

Johnston, G. A., The Development of Berkeley's Philosophy, Londres, 1923Google Scholar. (Cette interprétation est fondée dans la notion de développement qui a été bien critiquée mais dont la justesse foncière a montré qu'elle est irremplaçable.)

Wild, John, George Berkeley, Harvard, 1936Google Scholar. (Cette interprétation insiste tour à tour sur le déisme de Berkeley, puis sur son pragmatisme, et enfin, sur son réalisme. Soulignons le caractère typiquement dialectique de cette vision dans laquelle l'auteur semble avoir passé de Hegel à Husserl.)

4 Martial Guéroult, partisan d'une unité dynamique du système, préconise un rationalisme raisonnable chez Berkeley. Nous ne le suivons pas entièrement sur ce point. Mais, il développe une théorie de la raison que vient modifier, assouplir et élargir notre conception.

5 C'est par la conscience qu'on découvre la présence de l'âme. DE MOTU, no 21. La conscience, la perception et l'existence des idées s'identifient jusqu'à un certain point. CP, no 578.

6 A. L. Leroy, op. cit., p. 109 bas.

7 Nous pouvons faire deux remarques ici: 1) Dans un sens, l'univers tel que nous l'entendons aujourd'hui existe dans Pintervalle de nos perceptions pour Berkeley; 2) On peut considérer l'idée comme une limite entre deux activités.

8 Lettre d'un écrivain anonyme à l'auteur de l'Alciphron.

9 Pour rerum natura, voir: CP, nos 96, 305, 330, 535, 550.

PR, nos 34, 65, 87, 102.

3 DIAL, p. 244, 245.

10 Pour laws of nature, voir : CP, nos 144, 220, 221, 843.

PR, nos 30, 31, 32, 36, 62, 104, 150.

OB. PASS, nos 3, 4, 7, 12, 15, 29, 33.

11 CP, no 713. Certains commentateurs sont allés très loin dans leur affirmation du concret chez Berkeley. G. D. Hicks, dans son Berkeley paru en 1932, n'hésite pas à parler de l'aspect ontologique de l'immatérialisme. Mais, il se méprend, car il confond chez Berkeley la considération métaphysique des structures avec la préoccupation ontologique des esse.

12 A. L. Leroy, op. cit., p. 237.

13 PR, no 72, p. 72.

ALC, II, 8, p. 77.

IV, 1, p. 141.

V, 9, P. 182.

VI, 9, p. 237.

VI, 13, p. 244.

14 NTV, no 66, p. 195. La raison soulfève l'assentiment par la conviction qu'elle dégage. PR, no 58, p. 65, 1. 35.

15 Guéroult, M., Berkeley, Quatre Études sur la Perception et sur Dieu, Paris, 1956, p. 126Google Scholar.

16 3 DIAL, II, p. 217, 218.

17 Berkeley est résolument anticartesien sur la question du doute. « Il faut rejeter tout ce scepticisme, tous ces doutes philosophiques ridicules. » (3 DIAL, III, p. 230) « Pour défendre les sens (injustement accusés de nous tromper), réfuter efficacement ce que dit Descartes. » (CP, no 794) Le doute est Pennemi de la connaissance rationnelle pour Berkeley: « Plus le doute est fort et plus il y a de place pour la foi». Voir la note que consacre N. Baladi à ce sujet: La Pensée religieuse de Berkeley et l'Unité de sa Philosophie, Le Caire, 1945, p. 196, note 1.

18 L'acquisition de la certitude s'accompagne d'une disposition à agir, d'un sentiment actif, d'un acte libre. CP, no 777.

19 PR, no 89, p. 79. La raison permet de dégager un certain a priori de la corrélation entre lepercipi et lepercipere. S. C. Pepper remarque avec beaucoup de sagacité le rôle joué par l'a priori chez Berkeley. Cf. Berkeley, Lectures delivered before the Philosophical Union of the University of California, 1953.

80 Wild, John, Berkeley's theories of perception: a phenomenological critique, Revue Internationale de Philosophic, nos 23–24, 1953Google Scholar.

21 Collins, James, A History of Modem European Philosophy, Milwaukee, 1954Google Scholar. Il se fait alors le porte-parole de R. B. Perry

22 M. Guéroult, op. cit., p. 132.

83 Lettre à Molyneux, Trin. Coll. Déc, 19, 1709, Lettre 6, Tome VIII, p. 27.

24 Sermon Sur l'immortalité, College Chappell, 1707/8, Tome VII, p. 11.

25 Sermon Sur le zèle religieux, Manuscrit non-daté de la période 1709–1712, Tome VII, p. 16.

26 Sermon, Sur la mission du Christ, prêché le dimanche des Rameaux, 1714, Tome VII, p. 41Google Scholar.

27 Sermon, Sur la Volonté divine, prêché à Cloyne, 1751, Tome VII, p. 130Google Scholar.

28 Essai dans le Guardian sur la notion d'immortalité, Tome VII, p. 222.

29 Cette notion avait été présentée dans le premier chapitre de notre thèse dans l'esprit de la conception berkeleynne du corps propre et de l'étendue qui lui est relative.

30 ALC, I, 16, p. 61.

I, 16, p. 63.

VII, 17, p. 313.

31 Fraser, A. C., Complete Works, 1902, Int., OB. PASS. Tome IV, p. 100Google Scholar.

32 Lettre aux Catholiques (A Word to the Wise), Tome VI, p. 246, 1. 24.

33 ALC, II, 14, p. 86. II y a une sagesse discrète à l'œuvre dans ces équivalences. Broad, C. D. (“Berkeley's Theory of Morals”, Revue Internationale de Philosophic, nos 23–24, 1953.)Google Scholar remarque que la pensée morale de Berkeley diffère fondamentalement de l'utilitarisme de Mill, bien qu'elle se rapproche d'une forme d'hédonisme.

34 Essai dans le Guardian, Tome VII, IV, p. 193, 194.

35 Husserl, Edmund, Méditations cartesiennes, Paris, 1953, p. 30Google Scholar.