PROSOPON ET PERSONA DANS L'ANTIQUITE CLASSIQUE
ESSAI DE BILAN LINGUISTIQUE
I. — Grèce
Le grec a d'abord désigné la personne par des termes approximatifs, pour la raison très simple que l'idée de personne n'était pas encore née. Les pronoms indéfinis xi;, sxaaxoç, ooBst; et l'adjectif ocihôc pouvaient suffire la plupart du temps soit à rendre compte des comportements individuels, soit à proférer des affirmations générales sur l'humanité. Il y avait, en outre, pour tous ces usages, le substantif av6pu>itoç et ses dérivés. Quand elles avaient à exprimer la nature humaine en son principe concret et individuel, la prose et la poésie disposaient enfin des mots oûpa, Béytaç,
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rj-, xapSt'cc, GujxÔ!;, xscpctXir] ... Plusieurs d'entre eux ont pour nous une saveur archaïque, mais ils subsistèrent assez longtemps. Le plus important est aSyia , d'autant plus que son interprétation entraîne dans une large mesure celle de <J»ir/73 et de Ou^ta Rohde soutient que, pour Homère, l'homme a une double existence. Il est un moi visible, appelé a&^a ; mais en lui réside un double, la tyityTj, image de son être vivant, qui agit pendant son sommeil et qui subsiste après sa mort. Ce double, analogue à l'image que nous renvoie un miroir, s'échappera de nous comme une fumée.