XVIII
La méthode du réalisme
Les lecteurs de la Revue n'ont peut-être pas oublié les choses que nous avons dites ici à maintes reprises au sujet de la connaissance immédiate de la réalité, lis se rappelleront aussi que, fidèle aux enseignements du Cardinal Mercier nous avons toujours présenté ce réalisme, sans doute immédiat, comme étant, d'autre part, un réalisme critique, c'est- à-dire un réalisme auquel la philosophie parvient après avoir posé en toute sincérité la question de la valeur de la connaissance.
Nous avions surtout insisté, dans nos derniers articles, sur le caractère immédiat du réalisme. Mais voici que son caractère critique est devenu un sujet de discussion particulièrement actuel, depuis que M. Etienne Gilson y a consacré
*) Ces pages coïncident en partie avec une communication que nous fîmes à l'Académie royale de Belgique, le 13 avril 1931, et qui a paru au Bulletin de la Classe des Lettres (5e série, tome XVII, n. 4, pp. 111-129). Les lecteurs voudront bien se reporter aussi à nos Notes d' épistémologie thomiste (Louvain, 1925) ainsi qu'à nos articles plus récents parus dans la Revue néoscolastique de philo- sophie : Après le Congrès thomiste : la discussion sur le réalisme (nov. 1925, pp. 389-393). — La personnalité et la philosophie du Cardinal Mercier, VII, Le psychologue et le logicien (mai 1926, pp. 29-60). — La présence immédiate des choses (mai 1927, pp. 179-196). — La présence des choses à l'intelligence (mai 1930, pp. 145-162). — L'intelligible (nov. 1930, pp. 396-402). Voir aussi notre article : N eoscholastic epistemology , dans les Proceedings of the 6th Intern. Congress of Philos. (Harvard, 1926) et notre contribution aux Mélanges Geyser: La présence de l'intelligible à la conscience selon S. Thomas et Cajetan (Philo- sophia perennis, t. I, pp. 159-166).
