VII

LA LOGIQUE DE LA DÉTERMINATION

Dans la préface au Traité de Logique l) de M. Edmond Goblot, professeur à l'Université de Lyon, Boutroux a cru pouvoir dire de la doctrine « lucide, cohérente et complète » qui s'y trouve définie, qu'elle marquerait un moment dans le progrès de la logique. Ce progrès consistait, selon lui, dans la substitution à la logique classique, à ce qu'il appelle, avec une nuance de dédain, la logique purement formelle de l'Ecole, d'une logique nouvelle qu'il baptise du nom de « logique de la détermination «.Dans la mesure où les éloges décernés au logicien réformateur accusent l'ampleur de ses innovations, ils sont assurément fondés. Car c'est proprement à la ruine du vénérable édifice construit par Aristote et par les Scolastiques qu'aboutiraient les théories nouvelles, si les efforts de leur auteur étaient couronnés de succès.

Sous prétexte que la nature est connaissable, non par simple analyse de concepts mais par voie de construction logique, M. GobLot fait appel « à un procédé qui est une imitation de la méthode suivie par la nature elle-même, à la construction, laquelle, posant les conditions, détermine du même coup le conditionné » . Aussi bien, ce qu'il faut