830 JEAN-PIERRE OLIVIER

POUR UN RECUEIL PHOTOGRAPHIQUE DES IDÉOGRAMMES «ARCHÉOLOGIQUES

DU LINÉAIRE Β

Le linéaire B, tel qu'on le connaît par les tablettes de Cnossos, Pylos, Mycènes et Thèbes, est un système graphique constitué en fait de trois éléments bien distincts :

1) Un syllabaire qui comprend environ quatre-vingt-dix signes (chaque signe notant, en général, un groupe phonétique du type « consonne + voyelle ») ;

2) Un ensemble de signes, traditionnellement appelés « idéogrammes » (1), qui représentent, de façon réaliste ou conventionnelle, des êtres vivants, des objets ou des unités de mesure (leur nombre, actuellement, dépasse de loin la centaine) ;

3) Une notation des chiffres, de type décimal.

Les tablettes mycéniennes étant des pièces comptables, il n'y a aucun paradoxe à affirmer que la partie la plus importante des documents réside dans les chiffres ; cela était certainement vrai pour les scribes et il devrait en être de même pour qui prétend exploiter les archives des palais mycéniens dans une optique historico-économique ; toutefois, ces chiffres n'ont évidemment d'intérêt que dans la mesure où ils s'appliquent au double lemme (syllabique et idéographique) qui les précède dans la plupart des cas.

Si les lemmes syllabiques (qu'ils soient composés d'un seul mot ou d'une phrase entière) ont surtout retenu et retiennent encore princi-