Couverture fascicule

Ralph Heyndels, La pensée fragmentée

[compte-rendu]

Année 1988 72 pp. 597-598
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 597

Un vol. 22 x 14 de 209 pp. Bruxelles, Pierre Mardaga, 1985.

Foucault l'a dit, l'homme est mort, il n'y a plus de sujet: le Moi se fragmente, s'atomise. La fragmentation caractérise la modernité. La pensée se difffracte à l'image du réel qui s'émiette. Comment la fracture du pensable est-elle encore pensable? Telle est la question posée par cet ouvrage, suivie d'une réflexion consacrée à Pascal, Diderot, Hôlderlin et Adorno.

L'auteur s'interroge d'abord sur la signification de la discontinuité et, ensuite, se pose le problème de son interprétation. La discontinuité, dit-il, se donne à penser uniquement par la négation. Elle est ce qui ruine du dedans l'effort de totalisation: «elle fissure et subvertit l'édifice notionnel de la beauté classique fondée sur la perfection, la complétude et l'homogénéité formelle» (p. 18). Cette fragmentation de la pensée remet en cause le discours linéaire et déstabilise les assurances prétendument acquises. En d'autres termes, la pensée fragmentée est pensée du refus, refus de la nature et de l'ordre. Qu'est-ce que penser, en effet, sinon interroger et interrompre le cours des choses? La discontinuité n'est donc pas négation spontanée et réfléchie, mais violence dont le résultat est la destruction de l'idée de système.

Le système est disposition ordonnée, continuité sans faille. Absence de toute fêlure, il est le plein absolu. Or, le monde, la vie, le réel sont troués de vide. La réalité est fragmentaire et, par conséquent, réfrac- taire au système. Pour Hegel, le système est la force achevée de la pensée: le Tout est Être-ensemble. Le Tout est le contraire de la partie et l'Être-ensemble est le contraire de l'être séparé. S'il y a discontinuité pour Hegel, cette discontinuité est d'ordre phénoménal, empirique, elle est incomplétude qui nécessite la totalisation de l'Être. Le fragment n'est donc pas pensé en tant que tel. L'acte de fragmenter, de discontinuer la pensée, est insignifiant dans une pensée systématisante.

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw