Couverture fascicule

Gérard Chazal, Les réseaux du sens. De l'informatique aux neurosciences

[compte-rendu]

Année 2002 100-1-2 pp. 321-324
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Ouvrages divers 321

Gérard Chazal, Les réseaux du sens. De l'informatique aux neurosciences. Un vol. 21 x 16 de 282 pp. Seyssel, Champ Vallon, 2000. Prix: 23,70 €.

Ce livre se présente comme une enquête à la fois vaste et minutieuse sur les rapports entre la logique utilisée en informatique et les modèles neuroscientifiques qui tentent de rendre compte de certaines fonctionnalités de l'esprit humain. Nous voulons mettre ici en relief quelques caractéristiques de cet ouvrage qui s'articule sur une problématique d'actualité: le rapport entre le cerveau et les systèmes formels qu'il mettrait en œuvre, d'une part, la richesse des expressions de l'esprit et du langage naturel, d'autre part. Ce rapport est, bien sûr, cerné différemment selon que l'on adopte des positions matérialistes ou spiri- tualistes. Les deux positions sont présentées de façon dialectique, mais leur confrontation se fait au sujet de la question de la production du sens et de la conception de la vie. G. Chazal écrit que «rien ne permet aujourd'hui de trancher scientifiquement entre ces deux hypothèses» (p. 38). La lecture du livre laisse donc place à ces deux «positions» même si l'ouvrage penche du côté d'une modélisation matérialiste et fonctionna- liste de la connaissance.

L'étude de l'esprit et de la production de la signification implique de nombreux aspects qui prêtent à une diversité d'interprétations. Dans un schéma fonctionnaliste de la connaissance, l'auteur met bien en valeur le paradoxe auquel on aboutit. En assimilant les fonctions de l'esprit à celles d'une machine, la représentation informatique de ces fonctions conduit simultanément à les «alléger du poids de la matière» (cf. p. 41). Soit, mais en même temps, on réduit le rôle de l'intelligence à celui d'une machine traitant de l'information et des données: que devient l'abstraction, opération justement capable de séparer l'objet matériel et son contenu conceptuel, de conduire du visible à l'invisible? En décrivant l'expérience informatique, l'auteur reconnaît qu'elle renvoie à l'idée encyclopédiste du xvine siècle: «Leibniz déjà, avait vu l'importance des catalogues, des index, des thésaurus dont il recommandait l'usage, car faciliter l'accès au savoir, c'est accroître la possibilité de son développement et de son efficience. L'informatique permet de constituer d'énormes bases de données dans lesquelles on peut rapidement retrouver des informations» (p. 56). Elle conduit aussi à des relations entre les spécialités scientifiques, elle crée naturellement des réseaux dans le savoir et ainsi «on retrouve une idée antérieure au siècle du développement intense du savoir, de la spécialisation à outrance, du morcellement du savoir, nous retournons au xvme siècle et à l'idée d'encyclopédie» (p. 65). Que l'informatique favorise l'interdisciplinarité et non «une spécialisation de plus en plus aiguë» (p. 65), peut-être, encore

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