UN DÉPÔT DE FONDATION AU «PALAIS» D'AMATHONTE1

En 1976 et 1977, les fouilleurs du chantier C2 à Amathonte de Chypre avaient mis au jour un nombre considérable de pithoi brisés en place, répartis sur les carrés MW/X309, MW/X310 et MW3113. De telles réserves constituaient de toute évidence les entrepôts d'un vaste «édifice public»4, peut-être le palais des rois amathousiens.

L'un des quatre pithoi de MW311 était posé à même le sol en plâtre (niveau : 57,15 m). Malgré son épaisseur (ca. 10 cm), celui-ci s'était fissuré et légèrement affaissé sous le poids (voir fig. 1, n° 1). La base des trois autres pithoi reposait dans des trous circulaires aménagés dans le sol (fig. 2). Leurs dimensions (plus de 1,50 m de haut : voir BCH [1978], p. 954-955, fig. 26-28) et leur poids les classent dans la catégorie des «large non portable jars» définie par V. Grâce5. D'une cavité aménagée sous le pithos 3 (fig. 1, n° 3), on a retiré deux marmites entières (fig. 3 et 4), dont l'une contenait une lampe- coupelle au bec noirci par la fumée6.

Au mois d'août 1987, en prévision d'une reprise prochaine de la fouille, un petit sondage, destiné à préciser la stratigraphie des différentes phases de construction antérieures au «second état» (ou état final) du bâtiment7, a permis de découvrir, dans chacun des deux autres creux du sol, une marmite de type similaire (fig. 1, n08 2 et 4; fig. 9). Bien que surmontée et protégée par un calage de pierres, dont une pierre plate sur laquelle reposait le pithos, la marmite 4 (fig. 1, 2 et 9) avait été brisée par le poids de celui-ci. Elle était fermée par une coupelle posée à même l'embouchure (fig. 6 et 11) et renfermait, intactes, une lampe-coupelle et deux coupelles l'une dans l'autre (fig. 7 et 13).