Jean Grondin, Kant et le problème de la philosophie: L'«a priori». (Bibliothèque d'histoire de la philosophie). Un vol. 21 x 14 de 204 pp. Paris, Vrin, 1989. Prix. 150 FF.

Comment les jugements synthétiques a priori sont-ils possibles? La question est connue. Elle délimite le propos central de la Critique de la raison pure: non pas, comme l'ont parfois donné à penser certaines mésinterprétations, une théorie de la connaissance en général mais une réflexion sur la possibilité d'une connaissance a priori et par conséquent, comme le souligne J. Grondin, sur celle de toute forme de discours philosophique. La première partie de son ouvrage s'attache à montrer que c'est dans la «Déduction transcendantale» et dans le «Canon de la raison pure» que la première Critique reconnaît, contre l'empirisme, la possibilité d'une validité objective pour une connaissance a priori et assigne, contre le rationalisme, des limites à cette connaissance. Celle-ci «devra se borner à élucider les conditions d'intelligibilité de notre expérience» (p. 181), tant sur le plan théorique que sur le plan pratique. Sur ce second plan, la philosophie retrouve ses objets traditionnels: l'existence de Dieu, l'immortalité de l'âme, la liberté. Mais elle n'a plus ici de vertu théorique pure. Sa validité objective est ancrée dans l'intérêt que porte nécessairement tout être raisonnable au souverain bien et dans l'impossibilité pour l'homme, être