Un vol. 22 x 14 de 300 pp. Paris, Presses Universitaires de France, 1990. Prix: 195 FF.
Cet ouvrage procède à un examen approfondi des liens complexes établis par Kant entre sa morale, sa philosophie de l'histoire et son anthropologie. On sait que pour Kant l'humanité, à la différence des autres espèces biologiques, ne trouve pas son achèvement dans l'individu mais dans le progrès de l'espèce. Celui-ci toutefois «ne se présente pas comme un effet des facteurs matériels de la vie humaine mais comme une simple exigence critique, liée à la destination de la raison à sa perfection». Comment cette exigence morale de progrès posée a priori peut-elle se réaliser dans l'histoire? Comment la légalité peut-elle se muer en moralité? M. Castillo trouve la réponse à ces questions dans une analyse de la conception kantienne de la culture. Celle-ci constitue le médium de la moralisation de l'humanité, qui «prend en charge le contenu pédagogique de l'idéal du progrès, l'attente d'un passage à un tout moral à partir d'un accord pathologiquement extorqué». Kant charge la culture d'inscrire dans l'histoire elle-même la continuité et l'élan d'un progrès. Il incombe à la philosophie de l'histoire de rendre