Couverture fascicule

Rüdiger Bittner, What Reason Demands. Translated by Theodore Talbot

[compte-rendu]

Année 1990 80 pp. 632-633
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Un vol. 22 x 14 de x-198 pp. Cambridge, Cambridge University Press, 1989. Prix: toile 25 £, broché 8.95 £.

Pourquoi dois-je agir moralement? Comment justifier la validité d'une exigence morale qui m'est adressée? L'ouvrage de R. Bittner tente d'analyser systématiquement les différentes réponses possibles qui ont été apportées à cette question. Aucune n'apparaît satisfaisante. Ni la prise en compte de la nature rationnelle et sociale de l'homme, ni les théories contractualistes, ni les conceptions qui lient l'obligation morale à l'acte locutoire de la promesse ne parviennent à rendre compte du caractère obligatoire d'une exigence morale. Le principe kantien de l'autonomie s'avère tout aussi insuffisant. R. Bittner n'en conteste pas la validité mais ce principe ne constitue pas, selon lui, une raison nécessaire pour la volonté de se soumettre à une exigence morale qui précisément lui est adressée par autrui. La caractère universalisable de la loi morale ne peut justifier son adoption par un individu.

Si l'on ne peut trouver de raison universelle d'agir moralement, une autre question doit dès lors être posée: qu'est-ce qu'une bonne raison (au sens d'une raison qui en est une) en faveur de l'adoption d'une norme d'action? Selon l'auteur, une bonne raison d'agir, pour un individu, est celle qui s'accorde avec le contexte global de ses expériences du monde et de ses perspectives futures, et ce de manière à faire sens. La recherche de cet accord est l'œuvre de ce que la philosophie a classiquement appelé «la prudence», mue par la poursuite du bonheur. Cette perspective n'exclut pas la possibilité d'une révision des préférences de vie fondamentales d'un individu. Elle seule permet, selon Bittner, de concilier autonomie et rationalité.

L'auteur mène son argumentation de manière très rigoureuse et très serrée. La conception de la volonté sous-jacente à son propos ne semble toutefois pas toujours prendre en compte de façon claire la distinction entre la question de la justification d'une norme morale et celle de la motivation qui pousse un individu à l'adopter. Ainsi lorsqu'il traite du principe d'autonomie, Bittner montre très justement que celui- ci n'est pas une norme substantielle d'où l'on pourrait déduire un certain nombre de lois morales mais plutôt la condition de possibilité d'un jugement moral authentique. Aucun individu ne peut ainsi contraindre un autre à reconnaître la validité d'une exigence morale et à l'observer. Mais ceci n'implique nullement, ainsi que le suggère Bittner,

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