Couverture fascicule

Steven Lukes, Moral Conflict and Politics

[compte-rendu]

Année 1993 92 pp. 703-704
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Steven Lukes, Moral Conflict and Politics. Un vol. 22 x 14 de xii - 324 pp. Oxford, Clarendon Press: Oxford University Press, 1991. Prix: toile 35 £.

Moral Conflict and Politics rassemble des textes publiés par Steven Lukes depuis une dizaine d'années. Malgré leur diversité de styles, ils témoignent de l'intérêt continu de leur auteur pour une problématique: celle de la reproduction sociale et de la légitimité politique dans des sociétés traversées par un pluralisme axiologique irréductible, ce que M. Weber appelait la guerre des dieux modernes. Lukes aborde ce thème du conflit moral dans des registres les plus divers: montrant les implications du pluralisme sur la manière de penser la liberté, l'égalité, le pouvoir et l'autorité; analysant son impact social sur des questions d'actualité; discutant les idées philosophiques et politiques de ses contemporains: de J. Habermas à A. Maclntyre en passant par V. Havel; reprenant la question difficile du rapport entre marxisme et morale (qu'il avait traitée dans Marxism and Morality publié en 1985).

Dans ce foisonnement de réflexions, retenons notamment un article remarquable intitulé «Equality and Liberty: Must they Conflict?». St. Lukes s'y emploie à réfuter l'idée — devenue quasiment un lieu commun de la pensée politique — selon laquelle les principes d'égalité et de liberté seraient antithétiques, cette opposition traçant une ligne de partage entre les deux grandes traditions politiques modernes: le socialisme et le libéralisme. A cette lecture naïve, Lukes oppose qu'aucune de ces traditions ne met unilatéralement l'accent sur l'un ou l'autre des principes et qu'ils sont tout uniment au fondement même de la plupart des philosophies politiques modernes. Même des libéraux aussi radicaux que Nozick ou Hayek présupposent, fût-ce implicitement et à leur corps défendant, un concept d'égalité. En fait, si les deux principes d'égalité et de liberté ne sont pas comme tels conflictuels, c'est parce qu'ils

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