Lucien Reynhout
Bibliothèque royale de Belgique et Université libre de Bruxelles
Le corpus
Revue belge de Philologie et d’Histoire / Belgisch Tijdschrift voor Filologie en Geschiedenis, 95, 2018, p. 771-784 (1) Sur le scriptorium au temps d’Olbert, voir Albert Derolez & Robert G. Babcock,
«The Gembloux Scriptorium in the Eleventh Century » , dans Andreas Nieverg elt,
Rudolf Gamper, éds, Scriptorium : Wesen, Funktion, Eigenheiten, Munich, Bayerische Akademie der Wissenschaften – Beck, 2015, p. 259-274. (2) Voir e. a. Jean-Paul Straus, éd., Sigebert de Gembloux, Turnhout, Brepols, 2015 (Textes et Études du Moyen Âge, vol. 79). (3) Pour l’histoire générale de l’abbaye, voir François Touss aint, Histoire de l’abbaye de Gembloux, Namur, Douxfils, 1882 et, plus récemment Philippe Mignot, «Gembloux. Quelques réflexions sur les origines de l’abbaye » , dans J.-P. Straus, éd., Sigebert de Gembloux, p. 157-172. (4) L’astérisque désigne les manuscrits datés. (5) Cf. Albert Derolez et al., éds, Corpus Catalogorum Belgii : The Medieval Booklists of the Southern Low Countries, Bruxelles, Koninklijke Vlaamse Akademie, 1994-2017 [ ci-après ccb], vol. 7, p. 9 et 123-128, ainsi que François Masai & Martin Wittek,
Manuscrits datés conservés en Belgique, Gand, Story-Scientia, 1968-1991 [ ci-après md].
(6) Conradus Eberbacensis, Exordium magnum cisterciense sive narratio de initio cisterciensis ordinis, rec. Bruno Griess er, Turnhout, Brepols, 1997 (Corpus Christianorum. Continuatio mediaevalis [ ci-après cccm], vol. 138).
Culture manuscrite à la marge du Moyen Âge : le scriptorium de Gembloux au début du xvie siècle
Pour rendre hommage à Alain Dierkens, j’ai choisi d’évoquer l’histoire tardive du scriptorium de Gembloux (1), une abbaye qui fut à la fois au coeur de l’histoire intellectuelle du xie-xiiie siècle (2), et, à la marge du Moyen Âge, une actrice du renouveau monastique dans les Pays-Bas méridionaux (3). Les manuscrits du premier tiers du xvie siècle éclaireront un pan de cette histoire, toujours à écrire, et y montreront l’existence, en plein essor de l’imprimerie, d’une culture manuscrite encore vivace.
Quinze des 106 manuscrits conservés de Saint-Pierre de Gembloux remontent à la première moitié du xvie siècle (5). Plus de la moitié est constituée de manuscrits datés ou datables et signés.
kbr ms. 3802-08 (Van den Gheyn, n° 6562 – ccb, vol. 7, n° 1489), pap., 363 f., 25 × 20 cm, xvie siècle. --[ A1] f. 1r-10r : [ Poèmes, hymnes et sermons sur s. Benoît et la Vierge]. --[ A2*] f. 11r-166r : < Conrad d’Eberbach>, Exordium magnum (6) – Barthélémy Alard, 1524 (md, vol. 5, n° 758, A402).
