ARNE ?

I. — L'article de M. Noack (Athenische Mittheilungen, 1894, p. 405 -485) est intitulé Arné. Arné, suivant lui, n'est autre chose que notre Palaeokastro de Gha(2?C7/",1894, p. 271- 310). Pour justifier son titre, M. Noack se sert de deux procédés très simples: l'un, de critique négative, consiste à nier les témoignages contraires; l'autre, de critique créatrice, transforme un des textes qu'il a rejetés en un argument favorable.

Tout ce que nous savons, à peu près tout ce que les anciens savaient sur Arné, vient d'Homère et d'un vers du Catalogue {Iliade, H, 507):

o? te πολυστάφυλον "Αρνην έχον, 61 τε Μίδειαν

Ce vers avait déjà intrigué les anciens. Corrections de textes, cataclysmes, légendes — ils avaient tout mis en œuvre pour l'expliquer. M. Noack rejette toutes ces interprétations.

Je ferai bon marché des corrections de textes, Askra, Tarne, déjà proposées dans l'antiquité. M. Noack les rejette avec raison. Je ne puis pourtant laisser dire qu'Askra ne peut être πολυστάφυλος (ρ. 465). En effet le rocher d'Askra, maudit d'Hésiode, est bien rebelle à la culture. Mais l'île de Gha l'est- elle moins ? Et si l'aède a parlé non de la ville, mais de son territoire, faut-il rappeler à M. Noack que Γ Άθαμάντιον πεδίον, comme tout l'intérieur du lac, est aujourd'hui et a toujours <?Y<?plus ou moins marécageux; toute culture y convient, sauf précisément celle de la vigne. Au contraire, Askra est voisine de Palœo-Panaghia et de Mavromati, où l'on récolte au-