UN MIROIR A BOITE GRAVE
(PI. II).
M. Murray a déjà publié dans son Handbook of greek archaeology^) le miroir que reproduit plus fidèlement la planche II. Si je l'édite de nouveau aujourd'hui, avec la permission de l'érudit conservateur, c'est moins pour ajouter quelques détails nouveaux à son commentaire, forcément très concis, que pour étudier, à ce propos, la manière dont les Grecs concevaient et traitaient l'une des parties essentielles de l'art du dessin, le rendu des ombres et la figuration des reliefs sur une surface plane. Ces détails de technique, jusqu'ici négligés, méritent d'être observés avec quelque détail (2).
Pour la forme de la boite, comme pour le relief qui décore le couvercle, je renvoie à l'excellent catalogue que M. Walters a donné des bronzes du British Museum (3). Je ne m'occuperai ici que de la gravure elle-même, au point de vue du sujet et de la technique (4). Elle est, suivant l'usage constant (5), à l'intérieur du couvercle, lequel est fortement bombé(6). Un cercle, gravé au trait, à un centimètre environ du bord, sert de cadre à la représentation.
(1) Fig. 54, p. 124-8; Walters, Cat. of the bronzes in British Museum, p, 41-2, 289. (2) Voir les études de M. Pottier sur le dessin des Grecs. (3) II semble difficile que le relief représente Phèdre faisant à une suivante l'aveu de sa passion. La présence d'Éros indiquerait plutôt Aphrodite, dont le buste est également nu sur un miroir d'Érétrie représentant la Pandémos [Monuments et mémoires Piot, IV, 1, p. 85 et suiv.). Les gestes d'étonnement que fait la femme de droite seraient causés par son émerveillement à la vue de la beauté d'Aphrodite. (4) Diamètre, (K 185. (5) Catalogue des bronzes de la Soc. Arch., p. 43. (6) La convexité atteint jusqu'à 11 mm.
