Essai

d'une description phénoménologique élémentaire du connaître

Dans un article, paru en 1957 (1>, nous avons essayé, d'après les textes de saint Thomas, de grouper les éléments essentiels d'une quasi-définition de la connaissance, prise dans son sens analogique le plus vaste. Nous y exprimions, dans une note, le vœu de pouvoir un jour revenir sur le problème, afin de montrer que les dits éléments étaient, en fait, l'écho fidèle d'une expérience reflexive authentique dont saint Thomas ne nous avait, hélas, donné la description que dans des aperçus brefs et schématiques, alors que l'atmosphère actuelle de la pensée philosophique exige, à bon droit d'ailleurs, des descriptions profondes et minutieuses, dans le genre de celles auxquelles nous ont habitués les phénoménologues. Nous ajoutions que la fin de cette, remarque n'impliquait, certes, aucun reproche à l'égard de saint Thomas, mais voulait simplement insister sur l'urgence d'une tâche difficile qui incombait présentement à ses disciples.

Nous croyons, en effet, que si, trop souvent, pour de multiples raisons que nous ne pouvons ici analyser, des phénoménologues contemporains ne couronnent pas leurs recherches par une réflexion d'ordre strictement et authentiquement métaphysique, les métaphysiciens et les auteurs d'anthropologie philosophique thomistes, de leur côté, pourraient encourir le reproche de ne pas exprimer, pour elle-même et avec le luxe de méthode et de détails qui son exigés aujourd'hui, la phénoménologie qui est à la base de leurs systématisations.

Cet article — il faudrait être bien naïf pour le prétendre —