Sciences humaines et phénoménologie

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Le travail de Mme J. Parain-Vial est révélateur des problèmes spécifiques qui se posent aujourd'hui aux sciences de l'homme. Il nous paraît également un excellent témoin de la thèse qui prétend que, malgré l'attraction évidente que mathématisation, axiomatisation et formalisation exercent sur elles, de telles disciplines sont et doivent être attirées dans l'orbite de la phénoménologie et de la philosophie. Ces dernières, en effet, sont présentées alors comme seules capables de conférer aux sciences de l'homme leur réelle unité (contre le péril évident de la spécialisation et de l'impérialisme de l'une d'entre elles). Elles seules le sont aussi lorsqu'il s'agit de fonder authentiquement les recherches de telles sciences.

En simplifiant très fort les choses, on pourrait dire que l'option de Mme J. Parain-Vial recoupe celle de M. Gusdorf. En ce sens, tout au moins, que ce dernier, lui aussi, entend équilibrer et fonder les diverses sciences de l'homme en fonction d'une recherche qui les dépasse toutes dans leur spécificité et leur limitation respective. Il faut en effet, à ses yeux, que s'élabore une antropologie qui, sans être dogmatique, soit cependant un point de référence obligé de toutes les disciplines concernant l'homme. Malheureusement M. Gusdorf, — bien qu'il ait le tout premier déploré «le vide épistémologique » dans lequel se déployaient de telles disciplines, — n'est pas encore arrivé à déterminer assez philosophiquement sa pensée d'une anthropologie médiatrice et unificatrice. Ce qui est fort dommage. Mme Parain-Vial, au contraire, ne s'est pas limitée à revendiquer un recours à la phénoménologie et à la philosophie comme fondement et point de repère nécessaire des sciences de l'homme. Elle s'est efforcée d'en donner les raisons. C'est elles que nous allons essayer de dégager ici.

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