LA STRUCTURE LITTERAIRE
ET L'UNITÉ DE L'ÉPÎTRE AUX PHILIPPIENS
Un consensus tend actuellement à s'établir autour de l'idée que l'Epî- tre aux Philippiens est un conglomérat de différents billets envoyés succesivement par Paul à ses amis Macédoniens. Un récent manuel destiné au grand public (1) considère comme démontrée la dissection proposée en 1973 par J.-F. COLLANGE (2) : une lettre A (Ph 4, 10-20), puis une lettre B (1,1 - 3, la ; 4, 2-7 ; 4, 21-23), enfin une lettre C (3, lb - 4,1 ; 4, 8-9).
Mon intention n'est pas de discuter l'argumentation des partisans de semblables reconstructions. Elle est simplement d'attirer l'attention sur le fait que, dans son état actuel, l'Epître est structurée de manière très unifiée. L'hypothèse de la compilation devient alors extrêmement problématique.
Observons tout de suite que le Préambule de l'Epître (1, 1-11) et son Epilogue (4, 10-23) se répondent de manière symétrique, comme le montre l'examen de leur vocabulaire :
1,1 pasin tois hagiois 4,21 panta hagion
1,2
1,5
1,5
1,6
1,7
1,11
1,11
1,11
en Christoi Ièsou
charis... apo....
kyriou Ièsou Christou
koinônia humôn
to euaggelion
enarxamenos
sugkoinônous
peplèrômenous
karpon
doxan
4,23
4,15
4,15
4,15
4,14
4,19
4,17
4,19
en Christoi Ièsou
charis tou
kyriou Ièsou Christou
ekoinônèsen
tou euaggeliou
en archèi
sugkoinônèsantes
plèrôsei
karpon
doxa
(1) M. HUBAUT, Paul de Tarse (Paris 1989), 67-72.
(2) J.-F. COLLANGE, L'Epître de saint Paul aux Philippiens (Neuchatel 1973), 24-30.