Un vol. 26 x 16 de xxxvm-186 pp. Oxford, Oxford University Press, 1987.

Le nom de Robert Kilwardby évoque immanquablement celui qui, dans son souci de défendre l'augustinisme contre les prétentions de l'Aristote latin, fut à Oxford l'adversaire résolu de saint Thomas d'Aquin. Cependant, la notoriété que lui a valu sa condamnation de la philosophie aristotélico-thomiste, a relégué dans l'ombre ses autres activités, tant pastorales que scientifiques. On peut même dire qu'elle les a discréditées pour longtemps, surtout chez ses confrères dominicains. Aussi faut-il savoir gré au regretté Père Chenu d'avoir entrepris de restaurer l'image de cet homme dont la personnalité se révéla beaucoup plus complexe qu'on ne l'avait cru jusqu'alors. En particulier, dans deux articles, parus respectivement en 1926 et 1935, le P. Chenu avait signalé et décrit brièvement deux traités fort intéressants et alors inconnus de maître Robert, l'un consacré à des problèmes de psychologie, l'autre à des questions se rapportant au temps et à l'éternité1. Et voici enfin, plus de cinquante ans après les découvertes du P. Chenu, l'édition — longuement attendue — des deux opuscules en question par le Père P. Osmund Lewry, malheureusement décédé il y a peu.

L'étude de ces deux textes permet de mieux saisir le sens de r«augustinisme» professé par Kilwardby, sur lequel, du reste, l'éditeur lui-même avait déjà commencé à nous éclairer dans un article remarquable publié en 1983 2. Plus précisément, on peut voir que le De