Couverture fascicule

Jesús Cordero Pando, Etica y sociedad

[compte-rendu]

Année 1986 61 p. 133
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Morale générale et sociale 1 33

Un vol. 22 x 14 de 284 pp. Salamanque, Editorial San Esteban, 1981.

Le livre de J. Cordero est un effort valable pour réfléchir sur l'éthique en essayant de récupérer pour celle-ci un objet propre et, en même temps, en faisant sur elle une réflexion qui veut s'insérer dans l'expérience humaine, laquelle est une expérience vécue en société. Pour répondre à la première question, il forge les éléments d'une éthique qui s'enracine dans une conception de l'homme: «l'homme est l'être qui doit se faire à lui-même», comme une tâche personnelle irrévocable. C'est cela qu'il travaille dans la première partie de son oeuvre où, à partir du problème epistemologique de l'éthique comme discipline philosophique, il rappelle les positions de la philosophie analytique qui réduit l'éthique à être l'analyse du langage moral, pour aller au delà, en soutenant qu'il est possible de l'enraciner dans la réalité humaine, dans l'être même de l'homme, et par conséquent, qu'il y a quelque chose de plus derrière le langage moral que soutient l'éthique. L'éthique possède ainsi un objet propre et elle peut, elle doit, pour être valable, avoir une expression normative.

Le problème éthique central, le passage de ce qui est à ce qui doit être sera justifié à partir.de la conception de l'homme que soutient l'auteur: l'homme est un être moral, parce qu'il veut l'auto-réalisation de soi-même, sa plénitude, c'est cela son essence morale. Mais, en même temps, vouloir cette plénitude morale n'implique pas sa possession ipso facto; alors surgit le devoir, la tâche éthique: on doit se faire à soi-même dans sa propre histoire et société. L'éthique (devoir être) reste ainsi enracinée dans une anthropologie (l'être de l'homme).

Dans la deuxième partie de son livre , l'A. examine ce qu'il appelle «les structures éthiques de la société», en tant qu'il conçoit l'homme comme un être social par excellence. Ces structures sociales seront éthiques quand elles rendront possible, plus ou moins, l'exercice de la liberté pour chaque homme, c'est-à-dire en leur permettant de faire et de choisir son propre chemin de réalisation personnelle, sa réalisation morale, en relation avec les autres.

De cette manière, nous pensons que l'A. essaie de s'éloigner de positions philosophiques qui n'accordent pas d'objet à l'éthique, et de dépasser la réduction de l'éthique, soit à l'individu, soit à la société, en faisant appel à certaines perspectives de la philosophie morale classique qui puissent lui donner un fondement pour sa propre position face à cette discipline. L'effort qu'il a fait mérite d'être considéré.

Pablo Salvat B.