LE PROBLÈME TOPOGRAPHIQUE DE L'ASCLÉPIÉION THASIEN

L'existence nouvellement reconnue de Grandes Asclépiéia affirme l'importance du culte d'Asclépios à Thasos (1) et incite à préciser les données du problème topographique posé par le sanctuaire du dieu. Dès 1864, E. Miller a certainement identifié le site de l'Asclépiéion thasien : un rapide sondage a exhumé, sur un espace restreint, trois dédicaces (2), et une telle rencontre ne saurait être trompeuse, même si l'on n'admet pas immédiatement avec l'explorateur qu'il a eu en effet, « sous la main », « un grand temple dédié à Esculape» (3). Mais, en l'absence de toute indication précise, le site est redevenu anonyme et, après cent ans ou presque, demande encore à être retrouvé.

La question de l'Asclépiéion avait été évoquée à nouveau après la découverte du règlement de voirie IG XII 8, 265, qui charge le prêtre d'Asclépios de surveiller les abords du verger d'Héraclès : on y a vu la preuve d'un rapport de voisinage, et ce texte semblait orienter les recherches vers la partie Sud-Ouest de la ville antique. On pensa au « téménos de Machalla » (4) ; mais celte hypothèse fut rapidement abandonnée. L'apparition d'une dédicace à Asclépios dans la maison A. Valma (5) donna à croire que le sanctuaire pouvait être situé dans la région à l'Est de l'agora, au voisinage de l'Artémision et du Dionysion (6). Cependant, M. Launey persistait à placer l'Asclépiéion «dans le quartier Sud-Ouest» (7), «tout proche » de la porte d'Héraclès (8).