COMPTES RENDUS

Philosophie des temps modernes

Miguel Granada, Cosmologia, religion y politico en el Renacimiento. Ficino, Savonarola, Pomponazzi, Maquiavelo (Pensamiento crftico/Pensamiento utô- pico, 35). Un vol. 20 x 13 de 272 pp. Barcelone, Anthropos, 1988.

Ce livre est né d'une étude de la culture philosophique italienne des quinzième et seizième siècles. L'A. cerne, par l'étude des sources écrites et de la littérature secondaire, un noyau problématique commun, à savoir le problème anthropologique et religieux, qui s'exprime dans des thèmes tels que la conception du sujet humain, la représentation de la divinité et la religion comme lien entre l'homme et Dieu. En même temps, il observe le rapport de ces thèmes avec une problématique enracinée dans le bas moyen âge et qui était l'un des points fondamentaux du mouvement humaniste depuis Pétrarque: la crise du christianisme, la corruption de l'Église, la nécessité d'une réforme, la difficile question de l'articulation de l'héritage classique et de la spiritualité chrétienne, de la philosophie et de la religion, de l'immanence et de la transcendance.

L'A. analyse ces problèmes à partir de trois penseurs italiens représentatifs du mouvement culturel italien de ces années-là: Marsile Ficin, Savo- narole et Machiavel. Par l'étude de ces auteurs on peut montrer le lien étroit entre la discussion philosophico-religieuse et la crise politique florentine et italienne. Le premier chapitre propose une nouvelle interprétation historique du rôle du dominicain Savonarole à partir de la crise politique de Florence. Le deuxième chapitre étudie l'énorme quantité de mirabilia et de prophéties reconnues à l'époque; ceci aide à comprendre surtout le savonarolisme comme manifestation particulière d'un phénomène collectif qui a une portée très grande et où le platonisme est aussi impliqué. Dans le troisième chapitre on pose la question du lien de ce ferment prophétique et des représentations de renovatio religieuse avec la crise politique de l'Italie de cette époque-là. Le quatrième chapitre essaie de montrer comment la cosmologie dominante — le platonisme et l'aristotélisme — permet de comprendre la réalité des mirabilia et des prophéties en les expliquant comme des «faits» réellement possibles dans le cosmos.