PAUSAN1AS À MARMARIA (XXIX) : UNE DATATION PAR THERMOLUMINESCENCE
L'article que l'un de nous a publié dans les Études delphiques a défendu l'hypothèse que le « trésor dorique » de Marmaria avait été détruit avant le 11e siècle de notre ère, en s'appuyant sur une série d'arguments tirés des sources écrites, de la ruine elle-même et enfin d'un sondage stratigraphique exécuté autour du pithos enfoui dans l'angle Sud-Ouest du trésor après la ruine de ce bâtiment1. Nous annoncions d'autre part qu'une étude était en cours pour tenter de dater le pithos par la méthode de la thermoluminescence2. Cette étude a été menée à bien3. Le résultat obtenu contredit celui qu'on avait cru pouvoir déduire du sondage stratigraphique exécuté en 1971 4. La partie de la démonstration qui reposait sur ce sondage est donc caduque. Il convenait de le signaler sans tarder, d'en tirer les conséquences et d'examiner si l'hypothèse proposée s'en trouvait totalement disqualifiée.
D'autre part, il n'a pas paru inutile d'exposer aux lecteurs du BCH les principes de la méthode de datation par thermoluminescence et les modalités de sa mise en
Note de la Rédaction. — Cet article, dû à la collaboration d'un archéologue et d'un physicien, est publié dans le Bulletin de correspondance hellénique à titre d'exemple et, comme tel, à titre exceptionnel. A l'avenir, en cas de recours à des méthodes qui relèvent des sciences physiques ou chimiques, seul le résultat des mesures ou des analyses sera publié ici, s'il apporte un élément utile à la discussion de problèmes historiques. L'exposé des moyens par lesquels on a abouti à ce résultat doit être réservé à une revue spécialisée. (1) Cf. G. Le Roy, « Pausanias à Marmaria (XXVIII) », Études delphiques (BCH Suppl IV) (1977), p. 247-271. Cette étude, à laquelle il sera renvoyé désormais par les initiales L.R., est supposée connue du lecteur pour l'intelligence du présent travail. (2) Cf. L.R., p. 270, § 6.3.2. (3) La recherche et l'expérimentation ont été réalisées au Laboratoire de cristallographie de l'Université de Bordeaux I (LA 144 du CNRS), dans le cadre des thèmes de recherche de ce Laboratoire et du Centre de recherches interdisciplinaires d'archéologie analytique (ERA 584 du CNRS) animé par M. J. Marcadé, professeur à l'Université de Bordeaux III, à qui va toute notre gratitude, et par M. Schvoerer. Les travaux ont été dirigés par M. Schvoerer, en collaboration avec Mlle F. Bechtel, ingénieur, et M. Nguyen Phu Hao, assistant en physique. Nous sommes reconnaissants à l'École française d'Athènes d'avoir pris en charge les frais d'une analyse de radioéléments au CEA de Grenoble. La première partie du présent article, comportant l'analyse du processus de datation par thermoluminescence, a été rédigée par les deux auteurs sous la direction de M. Schvoerer. C." Le Roy porte en revanche seul la responsabilité de la seconde partie, où sont tirées les conclusions archéologiques de la datation obtenue. (4) Cf. L.R., p. 261-268, § 6.2.1.
