Les educateurs mystiques de l'âme moderne: Mme Guyon et Fénelon, précurseurs de Rousseau

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F. Alcan, 1918 - Mysticism - 394 pages
 

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Popular passages

Page 264 - Meaux, écrit-il, a combattu mon livre par prévention pour une doctrine pernicieuse et insoutenable, qui est celle de dire que la raison d'aimer Dieu ne s'explique que par le seul désir du bonheur. On a toléré et laissé triompher cette indigne doctrine, qui dégrade la charité en la réduisant au seul motif de l'espérance. Celui qui errait a prévalu, celui qui était exempt d'erreur a été écrasé. Dieu soit béni
Page 296 - ... au-dessus de votre place. Le moi, dont je vous ai parlé si souvent, est encore une idole que vous n'avez pas brisée. Vous voulez aller à Dieu de tout votre cœur, mais non par la perte du moi: au contraire, vous cherchez le moi en Dieu. Le goût sensible de la...
Page 252 - Je me retirai étonné de voir un si bel esprit dans l'admiration d'une femme dont les lumières étaient si courtes, le mérite si léger, les illusions si palpables, et qui faisait la prophétesse.
Page 128 - Il faudra me la rendre ; elle est bien faite ; mais de telles vérités ne peuvent le ramener : elles l'irritent ou le découragent; il ne faut ni l'un ni l'autre, mais le conduire doucement où l'on veut le mener.
Page 59 - Le matin, je le vis; nous restâmes quelque temps en silence, et le nuage s'éclaircit un peu : mais il n'était pas encore comme je le souhaitais. Je souffris huit jours entiers; après quoi, je me trouvai unie à lui sans obstacle; et depuis ce temps je trouve toujours que l'union augmente d'une manière pure et ineffable. Il...
Page 241 - Dites-moi, s'il vous plaît, puisque l'amour du prochain doit être sans intérêt, voire contre l'intérêt et la raison , en ce que nous devons aimer nos ennemis et ceux qui nous haïssent, si c'est mal fait de dire que l'amour de Dieu doit être sans intérêt C'est Dieu même qui embrase l'âme pour le pouvoir aimer.
Page 53 - On ne recherche pas toujours avec l'empressement ordinaire les moyens de s'élever ; mais on ne manque guère de lever adroitement les obstacles ; on ne sollicite pas fortement les personnes qui peuvent nous servir ; mais on n'est pas...
Page 325 - Suffira-t-il de dire que la douleur physique ou morale n'est pas un mal, pour cesser de la sentir? Cette morale stoïcienne, toute sublime qu'elle est, est contraire à la nature de l'homme, en ce qu'elle prétend faire rentrer sous l'empire de la volonté des affections, des sentiments ou des causes d'excitations qui n'en dépendent en aucune manière; en ce qu'elle anéantit une partie de l'homme même, dont l'homme ne peut se détacher.
Page 192 - Pourquoi donc vous resserrez-vous le cœur à notre égard, madame, comme si nous étions d'une autre religion que vous? Pourquoi craindre de parler de Dieu avec moi, comme si vous étiez obligée en conscience à fuir la séduction? Pourquoi croire que vous ne pouvez avoir le cœur en repos et en union avec nous? Pourquoi défaire ce que Dieu...
Page 195 - ... renouvelé ; qu'on est toujours en Dieu sans penser à lui , et qu'il faut bien se garder de réitérer cet acte. Elle ne laisse aux chrétiens qu'une indifférence impie et brutale entre le vice et la vertu, entre la haine éternelle de Dieu et son amour éternel, pour lequel il est de foi que chacun de nous a été créé.

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