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Marie-Christine Vila, Sotto voce, Mozart à Paris. Préface d'Élisabeth de Fontenay

[compte-rendu]

Année 1992 87 pp. 349-351
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Philosophie moderne 349

Marie-Christine Vila, Sotto voce, Mozart à Paris. Préface d'Elisabeth de Fontenay (Série musique). Un vol. 22 x 14 de 198 pp. Arles, Actes Sud, 1991. Prix : 120 FF.

Tout le long de l'année 1991, Rimbaud, H. Miller et Prokofiev ont fait l'objet de commémorations remarquées. Il en fut de même pour Mozart, bicentenaire oblige, mais il y a toutefois lieu de penser que l'intention de Marie-Christine Vila, dans le présent ouvrage, échappe à un opportunisme sauvage.

Gouverné tout entier par l'ivresse, par le goût, et par la fureur de savoir, le xvme siècle a pour proverbiale réputation d'avoir constitué une terre d'accueil sans pareille en faveur des débats idéologiques qui tinrent alors le haut de la scène européenne. Rien qu'en France, à Paris et en province, l'atmosphère échauffée des cafés, des salons et des cabinets d'étude, la mise en œuvre, chez les philosophes, d'une plus large diffusion des idées, l'humeur querelleuse des encyclopédistes, contribuèrent, dans une sorte d'alchimie houleuse, à créer un gigantesque réseau d'échange entre les hommes et les champs du savoir. A telle enseigne que tendent à se multiplier aujourd'hui nombre d'études ayant pour objectif de confronter ces différents domaines théoriques, afin de comprendre, par une sorte de résonance historique, les enjeux fondamentaux de toute une époque. Avec Sotto voce, Marie-Christine Vila peut, dans cette perspective, revêtir l'étoffe du succès. La thèse qui tend à découvrir en plein cœur du xvme siècle le lieu d'un dialogue privilégié — et d'un retentissement sans précédent — entre la philosophie et la musique n'est certes pas neuve, mais, il faut bien l'admettre, palpitante, dès lors que l'on sait à quelles hauteurs d'esprit et avec quel déchaînement passionné s'est jouée toute l'affaire. Car le dialogue entrepris, d'animé, s'envenima au point de déclencher une véritable querelle — celle des bouffons, d'abord, qui divisa le Tout- Paris en août 1752, celle qui près de vingt années plus tard, dans un second soubresaut, en 1774, opposa les partisans de l'opéra de Gluck à ceux de Piccinni, — querelle au surplus historique qui, pour chacun de ses éclats, mobilisa du bien beau monde. En tête : Rousseau et le musicien Rameau, Diderot, le baron Grimm, d'Holbach et d'Alembert, quelques écrivains agitateurs, et rien de moins que le roi et la reine de France. C'est tout dire. Comme le note d'Alembert : «Notre querelle musicale avait été préparée insensiblement et de longue main, comme les grands événements qui doivent agiter les États. Des mouvements

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