L/\ PERSPECTIVE D'UN JEU DE BALLE

Des deux bas-reliefs aux jeux de balle que M. Philadelpheus a publiés récemment ici-môme (1), avec un commentaire si intéressant, celui sur fond rouge (BCH, XL VI, 1922, pi. II) est certes le plus animé et le mieux réussi, comme décor d'une base de statue que, à l'encontre du savant éditeur, j'aimerais me figurer analogue, pour la forme, ù celle de la Koré d'Anténor. Une telle œuvre est due évidemment à un maître du dessin, ayant appartenu à l'école dont sont sortis tant de peintres de vases de cette époque : un artiste qui n'en était pas à son coup d'essai. M. Philadelpheus a bien fait sentir la variété des poses et il a expliqué parfaitement leur valeur, par rapport aux péripéties du jeu. La division en deux groupes correspondants indique bien la ligne de démarcation entre les deux camps opposés, et, si les partenaires sont beaucoup plus rapprochés entre eux qu'ils ne pouvaient l'être en réalité lorsqu'ils jouèrent, ce n'est là qu'une convention inhérente à un art' qui réduisait le cadre tout au plus à l'inévitable, et qui, du reste, avait une fonction surtout décorative.

Tout autre est l'esprit dans lequel est conçu le second bas- relief (2), où les joueurs de balle sont armés de bâtons crochus.

Comme Ta très bien vu M. Philadelpheus, rien n'est plus insolite que l'espace vide qui entoure le groupe central et sépare les personnages. Il suffit de comparer le bas-relief des