Couverture fascicule

Étienne Feron, Phénoménologie de la mort

[compte-rendu]

Année 2000 98-2 pp. 409-411
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Etienne Feron, Phénoménologie de la mort (Phaenomenologica, 154). Un vol. 25 x 17 de 220 pp. Dordrecht, Kluwer Academic Publishers, 1999.

Autant qu'une contribution à la phénoménologie herméneutique, cet ouvrage se veut une réponse à une attente inarticulée de notre époque. En effet, nous est-il dit, au sein d'une société incapable d'assumer la mort — non seulement l'authenticité de la mort propre, mais aussi et surtout l'interpellation de la perte d'un proche — , au sein d'une société où l'éphémère a remplacé le mortel, la mort étant soit occultée, lorsqu'elle pourrait concerner chacun, soit à l'inverse offerte en spectacle, lorsqu'on en est séparé par le prisme des médias, il est plus que jamais souhaitable d'élaborer une phénoménologie qui rende justice, en particulier, à la dimension d'altérité dans l'événement de la mort. L'œuvre de Lévinas apparaît comme un bon guide pour cette tentative de clarifier en quoi la mort concerne de manière essentielle l'être avec autrui. En outre, comme la mort déchire la contingence temporelle de l'existence, un recours à la pensée heideggerienne du temps sera sans doute aussi de quelque secours. Il s'agira, sous ce double éclairage hei- deggerien et lévinassien, de cerner le sens ontologique de la mort au fil d'une patiente méditation des dimensions temporalisante (événementia- lité, «passibilité») et intersubjective (filialité) dont le phénomène de la mort d'autrui, traversant l'épreuve de l'angoisse et du deuil, est l'occasion privilégiée. Il s'agira de montrer que «loin de ne concerner que le rapport solitaire d'un moi avec sa propre fin, la mort est une modalité à part entière, bien que fort singulière, de la relation avec autrui constitutive de l'humain» (p. 12). Laissant de côté le problème de l'au-delà de la mort, c'est donc le sens qui naît de la «cession» à l'autre que l'auteur entend déployer. L'homme n'est pas seulement intersubjectivité, c'est-à- dire un sujet entrant en relation avec d'autres sujets, il est, dès l'abord et dans son intimité existentiale, constitué par la présence d'autrui.

Dans un va-et-vient constant entre Lévinas et Heidegger, critiquant l'un avec les arguments de l'autre, les complétant réciproquement, les rectifiant l'un par l'autre, M. Feron montre comment la mort est par

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