NÉCROLOGIE Michelle Goupil (1934-1993)

René Taton (*)

Chargée de recherche au cnrs, Michelle Goupil qui, depuis une dizaine d'années, consacrait l'essentiel de son activité à la publication de la Correspondance de Lavoisier, est décédée brusquement le 19 février 1993, alors qu'elle terminait la mise au point du tome V de cette édition. Aussi est-ce dans ce fascicule de la Revue d'Histoire des Sciences consacré à l'actualité de Lavoisier à l'occasion du bicentenaire de la mort tragique de l'illustre chimiste que sa biographie trouve sa place la plus naturelle.

Michelle Goupil est née le 15 mai 1934 à Courbevoie (Hauts-de-Seine) où ses parents, tous deux fonctionnaires, étaient en poste, son père étant originaire de la région de Fontenay-le-Comte en Vendée, sa mère des environs de Paris. Après avoir fait ses premières études au collège et au lycée de sa ville natale, elle suivit les cours de mathématiques spéciales du lycée Jules Ferry à Paris. Elle prépara ensuite une licence de physique et chimie à la faculté des sciences de Paris puis, dans le laboratoire du Pr H. Chrétien, un diplôme d'études supérieures qui, soutenu en 1957, lui valut la mention très bien. Préparant parallèlement le concours de l'agrégation de physique et chimie, elle y fut reçue en 1958, dernière année où ces deux disciplines se trouvaient regroupées.

A la rentrée de 1958, Michelle Goupil est nommée professeur agrégé au lycée de Saint-Omer, poste qu'elle conserve deux ans, avant de revenir à Paris en 1960 au lycée Jean-Baptiste Say. Peu après, tout en poursuivant sa carrière de professeur, elle commence à s'intéresser activement à l'histoire des sciences. A cette fin, elle s'inscrit à l'Institut d'histoire des sciences de l'université de Paris où, après avoir suivi les enseignements de G. Canguilhem, M. -A. Tonnelat et R. Taton, elle passe très brillamment les épreuves du certificat d'histoire et de philosophie des sciences. A cette époque, elle commence également à fréquenter les réunions, conférences et séminaires organisés au Centre du 12 rue Colbert, proche de la Bibliothèque nationale, dans le cadre du Centre international