Un vol. 18 x 11,5 de 126 pp. Paris, Presses universitaires de France, 1991.

L'A. ne propose pas une première initiation à la philosophie de Bergson, il en montre l'originalité tout autant qu'il la préserve des contresens et de la banalisation; d'un mot, il se refuse à figer une pensée jaillissante. Bornons-nous à décrire à grands traits un livre bref mais dense et lumineux et à relever quelques descriptions particulièrement intéressantes.

L'A. commence par brosser une biographie, où l'attachante personnalité du philosophe est mise en lumière, son goût du concret, son souci de la précision, sa rigueur et sa modestie, ses affinités intellectuelles avec Plotin et Ravaisson, la qualité exceptionnelle de son écriture où l'usage du langage ordinaire permet «l'invention d'une philosophie entièrement neuve» (p. 25). Il présente ensuite les grands ouvrages de Bergson selon l'ordre chronologique, c'est-à-dire dans la vérité de leur déploiement intellectuel, depuis YEssai de 1889 jusqu'aux Deux Sources de 1932: c'est le cœur de l'exposé. Dans un troisième chapitre, sans tomber dans une systématisation qu'il a dénoncée antérieurement, il décrit la méthode et les thèmes récurrents et, pour terminer, il laisse entrevoir l'héritage bergsonien.

Dans l'ouvrage de 1889, Bergson veut s'ouvrir à l'immédiat de la conscience, à ce que celle-ci donne antérieurement à toute élaboration conceptuelle: entreprise difficile nourrie d'une attention scrupuleuse