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L'AUTEL ARCHAÏQUE DE L'ARTÉMISION
DE DÉLOS
La fouille de l'Artémision a livré deux séries de blocs moulurés archaïques dont les caractères peu communs ont attiré l'attention des archéologues, en même temps que l'absence de parallèles exacts rendait leur interprétation difficile et leur attribution aléatoire1. Une recherche nouvelle sur l'Artémision et sur la série des autels de Délos permet de présenter une hypothèse de restitution qui rend compte de toutes les particularités de ces épikranitis ioniques*.
I. Les quatre séries de blocs
En fait, quatre types de blocs moulurés semblent, pour diverses raisons, appartenir à un même monument : deux couronnements d'about de murs, complets, moulurés sur trois côtés (αΒΙ a été retrouvé dans l'Artémision), des fragments d'une assise profilée en tore et décorée de palmettes gravées (série β) et une série d'oves réduite à quelques fragments (série γ)3.
(1) Ces blocs sont études par R. Valmms, AIIIII) (= Histoire de l'Architecture hellénique et hellénistique à Délos) II, p. 93-95, s.v. «Epikranitis ionique», qui les attribuait au temple Ε d'Artémis (ibid., I, p. 48-49 et 126). Ils avaient été trouvés par Th. Ηομομ,ε dans l'Artémision, cf. BCÏI 5 (1881), p. 275 et 48 (1924), p. 418-419. Tous les blocs étudiés ci-dessous sont aujourd'hui déposés au Musée dans la cour Sud pour α et β, et dans les réserves de sculpture pour la série γ (rayon 54 β). (2) Ph. Fraisse a étudié l'Artémision avec II. Gallet de Santerre et s'est intéressé aux blocs dont il sera question ci-dessous avec Chr. Llinas dans le cadre de l'illustration des tomes de YAilIlD. R. Etienne a étudié systématiquement les autels de Délos, cf. R. Etienne, «Espace sacrificiel et autels déliens» dans L'espace sacrificiel, Colloque Lyon 1988 (à paraître). (3) Pour faciliter les références nous reprenons les divisions et la numérotation de R. Vau.ois, AHHD II, p. 93-96, mais nous appelons γ la troisième série qui n'est citée par R. Vallois qu'en note, ibid., p. 96 n. 1. Nous ne traitons pas de la série «A (ibid., p. 93) qui n'appartient pas nécessairement à un autel et qui est attribuée par R. Vallois au sommet du mur H« fa rade du teirmle G (p. 96).
