La jeunesse et l'initiation
du mécanicien Claude-Pierre Molard
de 1759 à 179Г
Claude-Pierre Molard est né le 6 juin 1759 aux Cernoisses, paroisse des Bouchoux près de Saint-Claude, département du Jura (1). Ses père et mère, parrain et marraine, sont tous des Bouchoux, la marraine ne signe pas l'acte de baptême. Il est issu d'une famille rurale de petite aisance comptant quatre enfants. Durant le Premier Empire son frère aîné est cultivateur et fait valoir le bien familial, il sait lire et écrire. En 1785, l'un de ses oncles est greffier à Saint-Claude.
La famille est assez ambitieuse pour envoyer C.-P. Molard au Collège de Saint-Claude, puis au grand séminaire Saint-Irénée de Lyon. Il y est chargé de l'entretien des machines du cabinet de physique, car dès l'enfance son adresse manuelle s'est exercée dans la confection des objets en bois qui ont rendu le Jura célèbre.
Un frère puîné, François-Emmanuel, né en 1772, sera à son tour orienté vers les études secondaires. Il entrera dans la carrière militaire en 1793 (2).
Durant toute sa vie C.-P. Molard demeure fidèle à son terroir. En 1791 il mentionne fièrement ses titres de membre de la Société
* C'est essentiellement Molard qui a fait du Conservatoire des Arts et Métiers une réalité. Sa carrière n'a jusqu'à présent pas fait l'objet d'une monographie. Aussi nous semble-t-il intéressant de publier ici l'étude où René Tresse s'attachant aux trente-deux premières années de la vie de Molard, a cherché à dégager quelles circonstances ont pu le préparer au rôle décisif qu'il a su jouer le moment venu. — N.D.L.R. (1) Extrait des registres des actes de l'état civil, l'an 1759, f° 163, commune des Bouchoux, arrondissement de Saint-Claude. (2) François-Emmanuel Molard (1772-1829). Études au Collège de Saint-Claude. Compris dans la première réquisition de 1793, campagne sur le Rhin. Par l'intermédiaire de son frère Claude et de Conté, admis à l'École aérostatique de Meudon. S'y perfectionne en mathématiques. Entre à l'École Polytechnique. Capitaine d'artillerie en 1808, il sera en 1810 sous-directeur de l'École d'Arts et Métiers de Beaupréau près d'Angers. En 1817 il deviendra sous-directeur du Conservatoire des Arts et Métiers, lors de la retraite de son frère aîné.
