L'INVENTAIRE DES CLÉROUQUES D'IMBROS

(/G XII 8, 51)

Cette inscription bien connue a été découverte à Imbros, dans une chapelle proche du village de Kastro, par Blau et Schlottmann, qui en donnèrent une transcription en majuscules dans les MB. Berl. Akad. de 1855, p. 628 sqq. Les deux voyageurs jugèrent d'emblée le marbre intéressant et ils le transportèrent à Constantinople. Il s'y trouvait encore, une dizaine d'années plus tard, dans la cour de l'Ambassade de Prusse : c'est là qu'un interprète, le Dr. Busch, le redécouvrit, en prit une copie assez fautive qu'il expédia à Kirchhoiï, accompagnée d'un médiocre estampage. Sur ces données, Kirchhoiï a restitué et commenté le texte dans les MB. Berl. Akad. de 1865, p. 121 sqq. ; mais, par une inadvertance singulière, il ne s'avisa pas que le même document avait déjà été publié dans le même périodique dix ans auparavant. Il imagina que la pierre provenait d'Athènes et qu'elle était passée, vers le milieu du xvne siècle, à l'Ambassade de France à Constantinople, où elle aurait échappé aux envois d'antiques vers Paris organisés par le Marquis de Nointel : l'interprétation de Kirchhoiï se trouve évidemment viciée dès l'abord par cette fausse attribution d'origine (1). Avant 1891, la pierre a été transportée à Berlin : on la voit, en effet, reproduite en fac-similé et transcrite en minuscules dans la Beschreibung der antiken Skulpturen (Berlin, 1891), sous le n° 1171, p. 450 sqq. (2). Fredrich, enfin, la collationna avant de la publier dans le Corpus (1909).

On le voit : l'inscription a déjà été copiée quatre fois, par des lecteurs, il est vrai, inégalement avertis. Elle gagnerait pourtant encore, semble- t-il, à une révision attentive : l'examen de quelques points particuliers le donne du moins à penser (3). En outre, le document s'intègre dans une classe