L'épistémologie de Mgr Léon Noël

Les lecteurs de notre Revue ont pu prendre connaissance, tout au long de leur développement, des idées de Mgr Noël sur le problème épistémologique: c'est ici même qu'il a publié pendant quarante ans des études nuancées, tantôt pour préciser certains aspects de sa pensée, tantôt pour la défendre contre les interprétations parfois divergentes qu'on en avait données.

Au lendemain de sa mort, des voix autorisées ont rappelé la simplicité et la finesse du grand universitaire, l'audace et la prudence du Président de l'Institut supérieur de Philosophie, l'âme profondément religieuse du prêtre que fut Mgr Noël (1). Pour notre part, nous voudrions rendre un respectueux hommage à notre ancien maître en retraçant, avec l'objectivité de l'historien, les lignes dominantes de sa position épistémologique et en la situant dans l'ensemble de l'épistémologie thomiste contemporaine.

Rappelons d'abord quelques faits et quelques dates. Léon Noël est né à Malines le 14 mars 1878. On aime relever que le choix de son prénom fut déterminé par l'élection toute récente (20 février) au siège pontifical, de Léon XIII, le pape de la restauration thomiste. C'est sous la conduite de Mgr Désiré Mercier que Léon Noël commença, en 1894, ses études de philosophie ; le 20 juillet 1899, il conquit le titre de Maître Agrégé de l'Ecole Saint- Thomas, titre qu'il fut le tout premier à porter. Après ses études au Grand Séminaire de Malines (1899-1901) et à la Faculté de Théologie de l'Université de Louvain (1901-1905), il fut adjoint au corps professoral de l'Institut. Pendant sa première année d'en-