FIGURINES DE TERRE CUITE CHYPRIOTES AUX JAMBES ARTICULÉES*
Peu de figurines chypriotes possédant des membres articulés ont été publiées jusqu'à présent. Les neuf exemplaires du Musée de Nicosie, ainsi que les deux appartenant aux Staatliche Antikensammlungen und Glyptothek de Munich constituent donc un ensemble important parmi lequel on peut distinguer une figurine en forme de cloche, un musicien, quelques guerriers et quelques porteurs d'offrande.
I. Figurine féminine en forme de cloche
Nicosie ; Inv. : Β 31/1935 ; Prov. : inconnue ; H. (avec les jambes) : 0,14 m ; Techn. : argile beige, engobe de même couleur, cloche façonnée au tour, tête, bras et jambes faits à la main, deux trous à mi-hauteur de la cloche pour attacher les jambes mobiles, petit trou de suspension dans la tête, peinture rouge et noire ; Rest. : bras recollés.
Une sorte de cloche, largement évasée, est censée représenter le corps recouvert de vêtements. Deux boutons coniques, en saillie, nous indiquent le sexe du personnage. La tête est rejetée en arrière, les bras levés dans un geste d'adoration ( ?). Deux jambes percées par un trou à leur extrémité supérieure, étaient attachées à la robe. Le visage, formé d'un plan oblique au contour irrégulièrement ovale, prend une vague apparence humaine. Le nez, les yeux, les sourcils et les oreilles sont rendus en relief, les yeux et les sourcils soulignés par des traits de pinceau. La robe est décorée sur le bas de lignes et de bandes rouges et noires. Une pendeloque est attachée au cou. La peinture noire sur le bas des jambes et sur les pieds indique probablement des chaussures.
Une seule terre cuite chypriote de cette forme était connue jusqu'à maintenant. Elle a été trouvée par les Anglais dans la tombe 198 d'Amathonte, mais le minuscule croquis dans la publication ne permet guère de juger de son apparence, ni de se rendre compte de la présence de trous de suspension dans le bas de la robe1.
Les deux exemplaires peuvent être rattachés à toute une série de terres cuites découvertes dans le monde égéen. Les plus anciennes ont été
(*) Je tiens à exprimer ici ma vive reconnaissance à M. Vassos Karageorghis, Directeur du Service des Antiquités de Chypre, et à M. Klaus Vierneisel, Conservateur aux Staatliche Antikensammlungen und Glyptothek de Munich, pour m'avoir autorisée à publier les terres cuites de leur collections. J'adresse également mes remerciements au personnel des deux musées. (1) A. H. Smith, Excavations in Cyprus: Amathus (1900), p. 114, fig. 165:7 (p. 113).
