Le développement de la vie volitive d'après saint Thomas

Le développement de la connaissance humaine se fait, d'après saint Thomas, à partir d'un savoir initial et fondamental, qui est vraiment le point de départ et la base de toutes les connaissances ultérieures ; celles-ci ne sont pas des additions proprement dites qui seraient juxtaposées à un savoir premier. La connaissance initiale se présente, au contraire, comme une espèce de semence qui contient en germe toutes les acquisitions postérieures (1). Le développement de la connaissance humaine ne se fait donc pas comme la construction d'une maison, où des pierres sont juxtaposées à d'autres pierres, ni comme l'introduction des pièces d'argent dans une tirelire. Le savoir humain se développe comme un organisme vivant, qui assimile sans cesse de nouveaux éléments empruntés au monde extérieur sans perdre l'unité de sa vie substantielle ; le propre de cette assimilation est, en effet, que les éléments nutritifs ne restent pas ce qu'ils étaient, mais qu'ils sont incorporés pleinement dans la substance vivante ; ils sont transformés en un organisme vivant, ils perdent leur individualité propre pour faire partie d'une nouvelle unité. Saint Thomas est convaincu qu'il en est de même dans la vie cognitive : de même que l'organisme vivant est une unité qui se développe à l'aide d'éléments empruntés au monde environnant, ainsi en est-il de la conscience humaine : celle-ci ne perd pas son unité fondamentale au cours de ses acquisitions progressives ; elle reste toujours la même conscience ; chacune des acquisitions est donc vraiment incorporée ou intégrée à un patri-