Hinterlands portuaires des régions d’entre Meuse et Escaut (xive-xvie siècles). Hinterlands lointains et hinterlands proches

Pour les régions d’entre Meuse et Escaut, les hinterlands sont analysés à la fois sous l’angle du rayonnement international de quelques ports intérieurs mais aussi des rapports qu’entretiennent ceux-ci avec un arrière-pays plus ou moins proche. L’enquête, menée du xive au xvie siècle, s’appuie sur une historiographique forcément assez inégale selon les lieux et les époques, ne permettant pas toujours de cerner des évolutions dans le court, le moyen ou le long terme. L’approche du premier volet, consacré aux hinterlands du grand commerce, examinera d’abord celui du port de Bruges à la veille du xive

siècle et celui du port d’Anvers à la charnière des xve et xvie, deux hauts lieux des échanges au long cours, avant de s’intéresser à l’hinterland de Huy et, pareillement en pays mosan, aux marchés de la batterie, essentiellement au départ de Dinant et de Bouvignes (1). Le second volet, celui des arrièrepays au bas Moyen Âge et à l’aube des Temps modernes, peut paraître une gageure quand on sait que, pour l’heure, ce champ de la recherche n’a pas été spécialement prospecté. Toutefois, dans le sillage d’Henri Pirenne et de ses continuateurs, l’histoire urbaine a suscité d’importants travaux et, par ce biais notamment, certains hinterlands ne demeurent pas des terrae incognitae.

Ainsi des rapports peuvent-ils être abordés du point de vue démographique d’abord, en matière d’approvisionnement ensuite (approvisionnement en denrées de consommation courante, en matières premières pour l’industrie ou pour le secteur de la construction). L’évocation du rôle et de la mutation radicale de l’hinterland anversois à la fin du xve siècle et au xvie clôturera le propos.

Quelques hinterlands du grand commerce

Le marché brugeois à la veille du XIVe siècle

On doit à un auteur anonyme, vraisemblablement un Brugeois de la fin du xiiie siècle, au chauvinisme nettement accusé, une liste des roiaume et [ des]