Noumène et différentielle
dans la philosophie
de Salomon Maïmon
NOTE INTRODUCTIVE
Le philosophe Salomon Maïmon (1754-1800), dont il est ici question, s'est engagé dans la voie ouverte au xvne siècle par Leibniz : celle de l'usage philosophique du concept de différentielle. Cette voie féconde, fréquentée par les philosophes leibniziens avec plus ou moins de bonheur, fut empruntée avec éclat et profondeur par Kant, dans sa Critique de la raison pure, k seule fin de montrer qu'il était possible d'articuler une transition réversible entre la conscience pure et la conscience empirique (perception), alors que dans des analyses antérieures ces dernières avaient été préalablement distinguées et séparées. La signification nouvelle que la théorie de Maïmon assigna à la différentielle eut une grande influence sur les systèmes post-kantiens de l'idéalisme allemand (Fichte, Hegel), avant d'occuper une place centrale dans la théorie de la connaissance des philosophes néo-kantiens de l'Ecole de Marbourg (Hermann Cohen, Ernst Cassirer). Le présent article de M. Sylvain Zac est extrait d'un ouvrage en préparation sur la philosophie de Salomon Maïmon.
Jean Seidengart. Université de Paris X-Nanlerre
Rev. Hist. Sci., 1986, XXXIX/3