Abstract
L'auteur commence par signaler quelques problèmes concernant la reconstruction historique et l'appréciation toujours changeante du Siècle des Lumières. Ensuite il fait à l'occasion quelques remarques sur Rousseau et Voltaire en tant que caractères ou personnes. Le but essentiel de cette intervention est de démontrer à l'aide de quelques thèmes (Dieu et la religion institutionalisée ; l'univers et la place qu'y trouve l'Homme ; le problème du mal) que leurs idées en ces domaines concordent pour le moins globalement bien plus que ne le laissent supposer leurs rapports polémico-personnels. Il est expliqué combien il est erroné de représenter le Siècle des Lumières comme une époque où régnait un optimisme sans nuances et de foi aveugle dans le progrès de l'Homme et d'oublier qu'une anthropologie mitigée constitue le fondement des idées tant de Rousseau que de Voltaire. Afin d'éloigner l'idée selon laquelle les deux philosophes constitueraient en quelque sorte une unité intellectuelle double, quelques points essentiels (politique, culture) sur lesquels les opinions des deux protagonistes s'opposent, sont eux aussi mis en lumière