Nietzsche et Wagner. Le sujet, l'identité et la polysémie
Abstract
En parlant de Wagner, depuis _Richard Wagner à Bayreuth_ jusqu'aux écrits de 1888, Nietzsche parle en réalité de la civilisation occidentale, c'est-à-dire de la morale, de la décadence, des Allemands et de la musique allemande. Il élargit donc et agrandit son propos d'une manière _polysémique_, ou même il le double ou le pluralise d'une manière _contrapuntique_, en procédant à plusieurs séries de glissements, d'usurpations d'identité, de substitutions, de condensations. Ces polysémies font éclater l'identité de Wagner selon la logique de la « Flüssigkeit » des significations, fonction de l'ordre physiologique et psychologique. Ce n'est pas seulement de Nietzsche contre Wagner qu'il s'agit, mais de Dionysos contre le Crucifié, de la « Heiterkeit » contre la décadence, ainsi qu'en témoignent par exemple les multiples équivoques polysémiques du titre « Le Cas Wagner »