Kernos 26:73-94 (
2013)
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Abstract
Manipulés par les puissances hégémoniques, les sanctuaires oraculaires auraient rendu des oracles intéressés, et du même coup ambigus pour laisser aux consultants toute la responsabilité de leurs erreurs d’interprétation. Un coup d’œil aux réponses conservées dans les sources contemporaines des faits suffit pour se convaincre du contraire. De plus, il existe une tradition méconnue qui contredit le topos de l’ambiguïté volontaire : la seconde consultation du même sanctuaire pour préciser un oracle rendu. On trouve d’abondants exemples, privés et publics, fictifs et réels, sur tous les sujets possibles, de l’archaïsme à la période romaine, à Delphes, Didymes et Dodone, entre autres. Qui plus est, et même dans les cas légendaires ou rapportés longtemps après les faits, la seconde consultation n’est presque jamais la conséquence de l’ambiguïté de la première réponse.It is often argued that Greek oracular sanctuaries provided self-interested answers, and that they were manipulated by hegemonic States. Hence, those oracles would have been ambiguous in the responses they gave and would have left the responsibility for any wrong interpretation to the person consulting them. In fact, a quick look at the preserved oracular responses reported by contemporary sources proves the opposite. Furthermore, there is a little-known tradition, which contradicts the topos of intentional ambiguity, i.e. a second consultation in the same sanctuary in order to clarify the first response given by an oracle. Many examples, private and public, fictitious and real, on all possible topics, from the archaic to the Roman period, exist at Delphi, Didyma and Dodona, among other places. Even in the legendary cases, or in those reported long after the fact, the second consultation is almost never prompted by the ambiguity of the first answer