Abstract
Les témoignages directs les plus précieux qui nous soient parvenus sur la peinture grecque ancienne sont constitués par le décor de monuments funéraires de Macédoine, datés pour la plupart entre le troisième quart du IVe siècle et le premier quart du IIIe siècle av. J.-C. Une première vision de cette peinture est fournie au spectateur contemporain par le décor des façades et de l'intérieur des tombeaux macédoniens monumentaux, par celui des tombes à ciste d'aspect moins imposant, des lits mortuaires richement ornés, des trônes royaux mais aussi de monuments plus humbles comme les stèles funéraires en marbre. Le présent article offre pour la première fois une présentation synthétique et comparative d'éléments entrant en jeu dans l'exécution proprement dite des œuvres picturales antiques. En mettant en parallèle, d'une part, la gamme des pigments et des colorants, telle qu'on peut la reconstituer à partir des données des analyses physico-chimiques les plus récentes, d'autre part, les techniques complexes et variées appliquées par les peintres antiques pour atteindre chaque fois un résultat esthétique particulier, on parvient à donner une vision aussi claire que possible des conquêtes de la peinture grecque ancienne.