De worsteling met God en met mensen: Enkele opmerkingen over Levinas' opvatting Van transcendentieprobleem

Tijdschrift Voor Filosofie 29 (4):705 - 733 (1967)
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Abstract

Dans l'article ci-dessus on s'efforce de comprendre l'œuvre d'Emmanuel Levinas et surtout son opus magnum – Totalité et linfini – à la lumière des traditions du peuple juif. L'auteur utilise provisoirement la définition suivante : le judaïsme est la religion du peuple d'Israël, religion dans laquelle l'interprétation talmudique des Tenach fait loi. Israël est ce peuple qui vit de la vocation que lui a donnée Jahweh et qui lutte pour y rester fidèle. Comme philosophe Levinas a été formé par la phénoménologie de Husserl et de Merleau-Ponty et, plus indirectement, par l'ontologie de Heidegger. Les magnifiques analyses de Totalité et Infini en témoignent clairement. La phénoménologie a rendu le passage à l'éthique possible, mais le caractère tout à fait propre de la dimension métaphysique est méconnu par Husserl et les phénoménologues. C'est là la conséquence du fait que la phénoménologie n'a apparemment pas réussi à se libérer de la structure égologique si caractéristique de la philosophie occidentale. Une brève analyse de la relation Levinas-Descartes montre ensuite que l'Idée de l'Infini comporte un surplus qui donne à la relation métaphysique son caractère spécifique. L'appartenance du Moi à soi-même est démontrée dans et par la relation à l'Autre. L'intériorité est ouverte aussi bien que fermée. L'ideatum de la transcendance respecte l'immanence. Peut-être peut-on soupçonner dans ce cheminement de pensée une affinité avec la philosophie kantienne. Par ailleurs, ce que dans cet alinea nous avons fait remarquer par rapport à Descartes demeure valable mutatis mutandis pour la relation Levinas-Platon. En ce qui concerne la relation de Levinas à la tradition judaïque, c'est surtout à Franz Rosenzweig, à Hermann Cohen et au Talmud qu'il faut penser. Nous accordons en passant, et très brièvement, notre attention à la comparaison de Levinas avec Martin Buber. Il s'agit surtout de comprendre que la conception de la séparation et de la distance, de l'alliance et de l'élection est fondamentale, parce qu'elle résulte de la notion de creatio ex nihilo. De ce point de vue il faut aussi mettre en relief l'eschatologie de la paix, dont il est d'ailleurs question dès les premières pages de Totalité et Infini. La manière dont Levinas approche la dimension métaphysique comme transcendance véritable explique pourquoi cette dimension métaphysique se trouve aux yeux de notre auteur „transfigurée par l'élection qui l'investit”. La critique qu'on lui oppose d'identifier métaphysique et éthique, ne tient pas compte de la tradition judaïque qui considère l'étranger, la veuve et l'orphelin comme des attributs de Dieu. Quelques citations s'efforcent d'illustrer cet héritage talmudique. Il en est de même de la manière très spéciale dont il est traité de l'eros et de la fécondité, surtout en rapport avec le problème de la transcendance. Dans le cadre de la pensée juive Lévinas prend une place à part, non seulement parce qu'il aborde et assimile la philosophie courante avec tellement d'indépendance, mais encore et surtout parce qu'il réussit aussi bien à différentier qu'à intégrer ce qu'il y a de spécifique dans son point de départ. La lutte avec Dieu et avec les hommes est depuis Genèse 32 la caractéristique par excellence d'Israël. Qu'il s'agit ici d'une lutte sui generis, c'est ce dont l'œuvre de Levinas est bien propre à nous convaincre, surtout si on considère tout ceci à la lumière de ce qui s'est passé les quelque dernières dizaines d'années. A la fin de son article l'auteur fait voir brièvement la signification du peuple d'Israël comme un correctif permanent pour la théologie et la philosophie courantes. La survivance de ce vieux Peuple dans notre monde possède en quelque sorte la valeur d'un paradigme

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