Abstract
Résumé Cet article aborde la querelle comme un élément de la stratégie d’un philosophe vis-à-vis de la postérité. On pourrait évidemment penser à des querelleurs invétérés comme Pascal, Voltaire ou Rousseau, mais il sera question ici du cas plus complexe de Diderot et du dernier ouvrage publié de son vivant, l’_Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur les moeurs et les écrits de Sénèque pour servir à l’introduction de la lecture de ce philosophe_ (1782). L’article démontre que celui-ci constitue un cas de « texte-querelle », c’est-à-dire un texte qui met en scène la querelle menée à son propre sujet et qui ainsi la fait redémarrer; il analyse la posture qu’adopte le philosophe-querelleur, surtout dans l’énoncé paradoxal « ne nous engageons point dans les querelles », dont il examine les qualités performatives.