Les limites de la lecture externaliste du meinen wittgensteinien : Une « intentionnalité » grammaticale
Abstract
Traditionnellement, la scène contemporaine opère un partage entre deux acceptions de l? « intentionnalité » : entre les lectures dites « internaliste » et « externaliste » de la notion. À l?aune des débats contemporains, il est en effet tentant de distinguer une approche « internaliste » de l?intentionnalité ? conçue comme l?expression d?un vécu psychique ? d?une approche « externaliste » qui substitue au concept d?« intentionnalité » celui d? « intention » pour en récuser toute anticipation ou détermination « subjective ». Selon la première acception, l?intentionnalité est un acte psychique qui se détermine lui-même. Ce vécu est l?expression d?une intention de signifier. Selon la deuxième acception, l?intention n?est pas un vécu. Elle n?accompagne pas l?action (elle ne l?anticipe ni ne la guide) : l?intention, c?est l?action elle-même dont la détermination requiert des facteurs « externes » au vécu. Il est cependant clair que ce partage est schématique. La première catégorie de partage, dite « internaliste », est évidemment hétérogène. Mais on entend ici se concentrer sur la deuxième, « externaliste », pour montrer sa complexité. D?un point de vue générique, selon la lecture externaliste, l?intention est donc comprise comme une action. Seule l?action est, ou non, intentionnelle. Critiquant toute acception mentaliste et