Abstract
Abordée dès 1948 avec la conférence sur « Parole et Silence », la question du langage et de son sens parcourt l’ensemble des inédits d’Emmanuel Levinas avant d’être reprise de manière magistrale dans Totalité et Infini. On tente de montrer ici la systématicité paradoxale d’analyses qui ne dégagent l’originalité signifiante de l’appel et de la réponse que sur fond de séparation psychique et de cohésion culturelle : issue de l’obligation de répondre à autrui, la responsabilité des sujets parlants est également vouée à répondre du monde, de la civilisation et de l’histoire dans lesquels elle s’inscrit. Dès cette époque, Levinas apparaît en quête d’un discours dont la cohérence s’ouvre à l’accueil de ce qui lui interdit toute clôture.