Abstract
RésuméPar la science, le sujet dénude son objet, le dévore, résolvant la réalité en actes dont tout aspect plastique n'est que l'apparence subjective; par l'art, le sujet se retire devant l'objet, conférant l'objectivitéà l'aspect plastique qui résume une infinité d'actes. Cependant art et science comportent les deux tendances, ne sont caractérisés que par la prédominance de l'une ou de l'autre. Plus les deux tendances sont accentuées, pures et pourtant liées, c'est‐à‐dire plus la tension est forte, plus intense est l'existence et plus complète la conscience. Dans l'une et l'autre activité, l'activité complémentaire devrait être plus consciente, plus travaillée, mieux liée, et sans doute assisterions‐nous à un épanouissement imprévisible de la pensée. Dès maintenant, quelques conséquences paraîtraient probables: une conception nouvelle du progrès, plus fidèle aux conditions naturelles; un freinage de la course desespérée à la puissance par le sentiment de la possession; une valorisation de la nature s'opposant à la tendance rationalisante