Abstract
Historiquement, le terme de style n’est pas un concept philosophique et est seulement une catégorie ambiguë et indéterminée permettant de classer les différents types de parole. Or, il est étonnant que la philosophie de la vie de Dilthey, Husserl et Heidegger se soit réapproprié ce terme qui ne fige plus le réel quand on le comprend comme une catégorie issue du monde de la vie. Pour la phénoménologie, comme méthode et non comme école, le style se donne de lui-même comme l’identité d’une vie fluente, comme une identité dans le devenir-autre. La mise entre parenthèses de l’histoire du terme et de toutes les disciplines qui lui sont liées est ce qui permet de mettre en lumière la dimension originairement intuitive du style. Ce retour au style comme phénomène est ce qui peut rendre possible et fécond le dialogue entre la philosophie d’une part et la rhétorique, la stylistique, l’histoire des sciences, le commentaire littéraire, l’histoire de l’art, etc., d’autre part. Une phénoménologie du style vit de ce double ancrage empirique et transcendantal.